Un avion chargé d’aide humanitaire affrété par l’Unicef a atterri samedi à Sanaa, une première depuis le début d’un blocus imposé début novembre par la coalition sous commandement saoudien intervenant dans ce pays en guerre.
La coalition sous commandement saoudien est intervenue au Yémen en mars 2015 pour stopper la progression des rebelles yéménites Houthis face aux forces gouvernementales.
Elle avait imposé un blocus total au Yémen après le tir le 4 novembre d’un missile balistique par les rebelles –qui contrôlent Hodeida et Sanaa– en direction de l’Arabie saoudite. L’engin avait été intercepté au dessus de l’aéroport international de Ryad.
Après des appels pressants de l’ONU, la coalition avait annoncé mercredi la réouverture du port de Hodeida (ouest) et de l’aéroport de Sanaa pour l’aide humanitaire.
Samedi matin, 1,9 million de vaccins ont atteint la capitale yéménite, a indiqué sur Twitter la représentante de l’Unicef au Yémen, Meritxell Relano.
Selon l’Unicef, ces vaccins doivent servir a protéger 600.000 enfants contre la diphtérie, une maladie en progression eu Yémen.
La diphtérie est venue s’ajouter à une épidémie de choléra. Entre le 27 avril et le 8 novembre, l’OMS a enregistré 913.741 cas suspects de choléra et 2.196 décès liés à cette maladie, même si le nombre de cas est en diminution depuis plusieurs semaines.
Le photographe de l’AFP a constaté sur le tarmac de l’aéroport les piles de cartons remplis de vaccins.
Trois autres avions affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont également atterri samedi à Sanaa avec à leurs bords des humanitaires.
“Je confirme que notre avion a atterri ce matin à Sanaa”, transportant du personnel, a indiqué à l’AFP la porte-parole du CICR pour le Moyen Orient Iolanda Jaquemet.
Un porte-parole du PAM a indiqué qu’un bateau transportant de l’aide attendait encore l’autorisation d’entrer dans le port de Hodeida, également contrôlé par la rébellion.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le conflit au Yémen a fait, depuis l’intervention de la coalition militaire arabe en mars 2015, plus de 8.750 morts et 50.600 blessés, dont de nombreux civils.
Le pays connaît “la pire crise humanitaire de la planète”, selon l’ONU qui a averti que sept millions de Yéménites se trouvent au bord de la famine en raison de la poursuite du conflit.
La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), très présente dans le nord, à la frontière saoudienne.
(Source:AFP)