Fouiller les montagnes de déchets est le gagne-pain de Keman. Dans un grand sourire, cet habitant de Bangun, l’un des “villages de plastique” d’Indonésie spécialisés dans le recyclage, se félicite d’avoir ainsi pu financer l’éducation de ses enfants.
Alors que de nombreux pays cherchent à limiter l’usage du plastique jetable, pour les habitants de Bangun, les déchets plastiques importés sont devenus une source précieuse de revenus. Les deux tiers des habitants trient et revendent des bouteilles, des emballages et des tasses de plastique usagées aux compagnies de recyclage locales pour vivre.
Bangun est l’un des nombreux villages pauvres de l’île de Java, la plus peuplée d’Indonésie, qui se sont spécialisés dans le retraitement des déchets, la plupart importés de pays occidentaux, États-Unis, Grande-Bretagne ou Belgique, mais aussi du Moyen-Orient.
Depuis que la Chine a interdit l’importation de plusieurs catégories de déchets l’an dernier, le circuit du recyclage mondial est en plein chaos et les pays occidentaux cherchent de nouvelles destinations pour les déchets qu’ils n’arrivent pas à retraiter. Les pays d’Asie du Sud-Est sont devenus une alternative privilégiée même si certains d’entre eux ont déjà renoncé au vu des nuisances liées à cette industrie.
Les importations de déchets plastiques vers l’Indonésie ont ainsi bondi récemment, passant de 10.000 tonnes par mois fin 2017 à 35.000 tonnes par mois à la fin 2018, selon l’ONG Greenpeace.
Depuis l’interdiction chinoise d’importer la plupart des déchets venus de l’étranger, “la situation a empiré” en Indonésie, souligne Muharram Atha Rasyadi, de l’organisation de protection de l’environnement.
(Source : Huffington Post avec AFP)