Les premiers camions remplis de nourriture, de médicaments et de couvertures ont pénétré lundi à Madaya, ville syrienne assiégée depuis six mois par l’armée et dont la population souffre de famine.
“Deux camions transportant de la nourriture et deux autres remplis de couverture sont entrés vers 17H00 (15H00 GMT) à Madaya”, a annoncé à l’AFP un responsable du Croissant rouge syrien (SARC).
Au même moment, trois camions entraient à Foua et trois autres à Kafraya, deux localités chiites encerclées par les rebelles à plus de 300 km de Damas dans la province d’Idleb (nord-ouest).
L’arrivée de l’aide était attendue avec impatience par les 42.000 habitants de Madaya, situé à 40 km à l’ouest de Damas.
Des informations sur une famine dans la ville avaient provoqué un tollé international et poussé le régime à y autoriser l’accès. Médecins sans frontières (MSF) a fait état de 28 personnes mortes de faim depuis le 1er décembre.
“Depuis 15 jours, nous ne mangeons que de la soupe. J’ai vu de mes propres yeux un jeune homme tuer des chats et présenter aux membres de sa famille la chair comme étant de la viande de lapin”, a témoigné Hiba Abdel Rahmane, une jeune fille de 17 ans interrogée par une journaliste de l’AFP étant entrée dans Madaya.
“Il y a des gens qui se nourrissent dans les poubelles et d’autres qui ne mangent que de l’herbe. Nous avons demandé aux hommes armés de la nourriture mais ils ont refusé de nous en donner”, a-t-elle ajouté.
“Il n’y a ni électricité, ni chauffage, ni nourriture. Les prix sont exorbitants (…) mais nous n’avons plus d’argent”, a renchéri Ali Issa, âgé de 61 ans et père de huit enfants.
A l’entrée de la ville, deux femmes âgées sont assises sur des valises en attendant d’être évacuées. “Une dizaines d’habitants vont pouvoir quitter la ville ce soir”, a indiqué un responsable du Croissant rouge.
Portant le sigle de l’organisation humanitaire, une cinquantaine de camions avaient pris dans la matinée à Damas la route de Madaya tandis que 21 autres se dirigeaient vers Foua et Kafraya.
Une tette opération a été extrêmement complexe à organiser entre les différents acteurs syriens et internationaux concernés.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants, tandis que le CICR fournissait des médicaments en quantité suffisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et des couvertures.
(Source:AFP)