Après une semaine d’atermoiement, Riek Machar a bien atterri dans la capitale sud-soudanaise, conformément à l’accord de paix signé en août. Il devrait retrouver son fauteuil de vice-président.
Son retour était attendu depuis une semaine, et chaque jour repoussé. Riek Machar, le chef de la rébellion sud-soudanaise, a enfin posé le pied sur le tarmac de l’aéroport de Juba, la capitale, ce mardi. Il avait quitté la ville en catastrophe en décembre 2013, persuadé que le chef de l’Etat, Salva Kir, était prêt à tout pour l’évincer et s’accrocher au pouvoir. En quelques jours, le jeune Etat avait alors basculé dans une nouvelle guerre civile entre les soldats fidèles au Président, recrutés parmi les Dinka, et les combattants qui ont suivi Riek Machar, appartenant à l’ethnie Nuer. Le conflit, marqué par des massacres, des viols et des tortures dans les deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact reste inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.
Un accord de paix avait été laborieusement négocié et ratifié par les deux parties le 26 août. Très long à se mettre en place, il prévoit notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale. L’étape du retour de Riek Machar était donc cruciale. Pourtant, ce vol entre Juba et Gambela, en Ethiopie, d’où est parti ce mardi matin le chef rebelle, a été plusieurs fois ajourné pour des broutilles qui illustrent la méfiance réciproque entre les deux hommes. Ces querelles de dernière minute, qui ont exaspéré la communauté internationale, concernaient notamment la quantité d’armes (en particulier des lance-roquettes) que pouvait transporter la garde rapprochée de Riek Machar. Quelque 1 300 soldats de la rébellion sont déjà revenus à Juba dans le cadre de l’accord de paix. Ils font face aux 3 000 hommes du gouvernement. Les troupes sont cantonnées mais le moindre incident risque d’enflammer la capitale.