Le procès pour homicide d’un soldat israélien accusé d’avoir abattu un Palestinien blessé et désarmé après une agression au couteau s’est ouvert lundi, braquant les projecteurs sur l’usage excessif de la force dont sont accusées les forces de sécurité israéliennes.
L’arrestation du sergent Elor Azaria, filmé en train de tirer une balle dans la tête du Palestinien alors que celui-ci était à terre, a suscité une vive polémique en Israël. Selon un sondage réalisé, une majorité d’Israéliens ne voulaient pas que le soldat soit jugé par une cour martiale.
L’incident s’est déroulé en mars à Hébron, une ville de Cisjordanie où la coexistence entre les Palestiniens et une poignée de colons juifs est particulièrement tendue.
L’homme abattu par le sergent Azaria venait de blesser un soldat israélien d’un coup de couteau lors d’une des nombreuses agressions à l’arme blanche ou à la voiture bélier qui secouent Israël depuis le mois d’octobre. L’autopsie a montré que sa mort avait bien été provoquée par la balle tirée par le soldat.
Cette affaire est venue étayer les accusations d’exécutions extrajudiciaires portées à maintes reprises par les autorités palestiniennes contre les forces de sécurité israéliennes, ce que ces derniers démentent.
Elor Azaria, un conscrit qui a la double nationalité franco-israélienne, est le premier soldat de Tsahal a être poursuivi en justice pour usage illégal de la force létale depuis le début de l”intifada des couteaux”.
Il y a deux mois, les ministres d’extrême droite ont mis en garde Benjamin Netanyahu contre un “procès spectacle” et le Premier ministre a téléphoné à la famille du soldat pour lui faire part de sa “compréhension” et l’assurer qu’il serait traité équitablement.
(Source:Reuters)