Le gouvernement et l’opposition se sont engagés mardi dans un nouveau bras de fer au Zimbabwe, avec l’interdiction par la police de nouvelles manifestations prévues contre le président Robert Mugabe que ses adversaires ont aussitôt promis de défier.
Sur fond de fronde persistante contre le plus vieux chef de l’Etat en exercice sur la planète, le directeur général de la police Newbert Saunyama a prohibé tout rassemblement dans les rues de Harare pour une période d’un mois à compter de vendredi.
Cette mesure vise “l’organisation des manifestations et défilés de toute sorte (…) pour une période maximale d’un mois courant du 16 septembre au 15 octobre”, a précisé le texte signé de sa main publié dans les colonnes du quotidien d’Etat Herald.
Même s’il ne le dit pas explicitement, cet ordre vise la nouvelle vague de manifestations de masse annoncées lundi soir, quelques heures plus tôt, dans tout le pays pour samedi par une coalition de partis d’opposition, emmenée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Depuis plusieurs semaines, le Zimbabwe est agité par une fronde populaire contre le régime du président Mugabe, 92 ans, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1980.
Le chef de l’Etat a ordonné la répression de ces manifestations par la force et prévenu qu’il continuerait sur cette voie.
“Que les partis d’opposition et tous ceux qui font le choix du chaos, du désordre et des manifestations violentes soient prévenus que notre patience a des limites”, a lancé M. Mugabe le week-end dernier devant le comité central de son parti, la Zanu-PF.
“Ils veulent terroriser les régions rurales en pensant à tort qu’ils peuvent ainsi intimider et harceler nos partisans. Qu’ils soient prévenus, ils ne gagneront pas cette guerre”, a-t-il ajouté.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé les brutalités infligées aux protestataires, qualifiant la police de simple “appendice” du régime.
(Source:AFP)