Le gouvernement taïwanais a ordonné le gel du compte bancaire du Kuomintang, parti désormais dans l’opposition, dans le cadre d’une enquête sur ses biens mal acquis supposés, ont annoncé les autorités jeudi.
Fin juillet, le gouvernement de la présidente Tsai Ing-wen et de son Parti démocratique progressiste (PDP), victorieux face au KMT pro-Pékin aux législatives de janvier, a annoncé que les actifs de tous les partis feraient l’objet d’une enquête.
Mais pour l’instant, seul le KMT, considéré comme l’une des formations les plus riches du monde, s’est retrouvé sous le feu des questions.
Le KMT avait déclaré fin 2015 18,96 milliards de dollars taïwanais d’avoirs (536 millions d’euros), contre 478,72 millions de dollars taïwanais pour le PDP.
Le KMT explique sa richesse par les biens qu’il possédait dans la Chine précommuniste et les actifs hérités de l’occupation japonaise de Taïwan (jusqu’en 1945).
Les nationalistes du KMT s’étaient réfugiés dans l’ancienne Formose en 1949, après avoir été vaincus par les communistes de Mao Tsé-toung.
Le KMT est accusé depuis longtemps par ses adversaires d’avoir détourné à son profit des richesses revenant au peuple et d’avoir amassé des fortunes de manière illégale durant son long règne.
Le gouvernement accuse le KMT d’avoir retiré 520 millions de dollars de Taïwan de son compte à la banque SinoPac peu après l’ouverture de l’enquête.
Le KMT, qui dénonce une chasse aux sorcières et une “vendetta” de l’ex-opposition, déclare que ces sommes ont servi à payer salaires et pensions de retraite.
“Le KMT a violé la loi qui l’empêchait de transférer ses avoirs”, a dit la Commission sur le règlement de la question des biens mal acquis dans un communiqué. “SinoPac a reçu l’ordre de cesser les retraits et transferts de ce compte”.
Mme Tsai est arrivée au pouvoir sur une campagne centrée sur les réticences croissantes des Taïwanais face au rapprochement avec Pékin engagé par le précédent président issu du KMT, Ma Ying-jeou.
(Source: AFP)