L’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques a rejeté ce jeudi 20 avril 2017 lors d’un vote la proposition de Moscou et Téhéran de mettre en place une nouvelle équipe chargée d’enquêter sur l’attaque chimique présumée en Syrie début avril, a indiqué la délégation britannique auprès de l’OIAC.
Le projet de texte russo-iranien appelait à la mise sur pied d’une investigation “pour établir si des armes chimiques ont été utilisées à Khan Cheikhoun et comment elles ont été livrées sur le site de l’incident présumé”.
Une telle initiative ne tenait pas compte de l’enquête de l’OIAC pourtant déjà en cours sur l’attaque qui a fait 87 morts, dont 31 enfants, dans cette petite ville contrôlée par des rebelles et des terroristes dans la province d’Idleb au nord-ouest.
Moscou et Téhéran demandaient également aux enquêteurs de se rendre sur la base aérienne de Shayrat, frappée par les Etats-Unis après l’attaque chimique présumée du 4 avril, pour “vérifier les allégations concernant le stockage d’armes chimiques” à cet endroit.
Mais l’intention russe était de “compromettre la mission d’enquête” actuelle, a dénoncé la délégation britannique.
Le rejet de cette proposition a lieu au lendemain d’une annonce de l’OIAC faisant état de preuves “irréfutables” sur l’utilisation de gaz sarin ou d’une substance similaire lors de l’attaque.
Analysés par quatre laboratoires désignés de l’organisation, les prélèvements réalisés sur trois personnes tuées et sept personnes hospitalisées “témoignent d’une exposition au gaz sarin ou à une substance similaire”, a déclaré mercredi Ahmet Uzümcü, directeur de l’OIAC.
“S’il y avait vraiment eu du gaz sarin à Khan Cheikhoun, alors comment l’OIAC peut-elle expliquer les charlatans des Casques blancs (secouristes en zone rebelle) sautillant dans les émanations de sarin sans équipement de protection?”, a interrogé jeudi le porte-parole du ministre russe de la Défense Igor Konashenkov.
La Russie a posé la semaine dernière son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité condamnant l’attaque chimique présumée et demandant au gouvernement syrien de coopérer avec une enquête. Il s’agit du huitième veto de Moscou en soutien à son allié.
(Source: AFP)