L’armée israélienne se prépare à de possibles affrontements avec des manifestants palestiniens, demain vendredi en marge de la grande prière, à la suite des nouvelles mesures de sécurité israéliennes aux entrées de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, a t-on appris ce jeudi 20 juillet 2017.
Les Palestiniens dénoncent l’installation de détecteurs de métaux aux accès du troisième lieu saint de l’islam, dans la vieille ville, une décision prise après le meurtre de deux policiers israéliens par trois Arabes israéliens dans la vieille ville, près de l’esplanade.
A l’appel des autorités religieuses palestiniennes, les fidèles musulmans prient depuis dimanche à l’extérieur du site, en signe de protestation. Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu quotidiennement.
L’esplanade des Mosquées, où se trouvent le dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa, est située à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville dont l’annexion par Israël n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. Israël en contrôle les accès mais le site lui-même, que les juifs appellent Mont du Temple et où ils n’ont pas le droit de prier, est géré par la Jordanie.
L’armée israélienne a annoncé que cinq bataillons supplémentaires avaient été placés en état d’alerte en Cisjordanie occupée.
La Maison Blanche s’est déclarée “très inquiète” par les tensions autour de l’esplanade des Mosquées et a appelé Israël et la Jordanie à oeuvrer ensemble pour trouver une solution. L’émissaire de l’ONU chargé du Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a lui appelé les “voix modérées à s’exprimer contre ceux qui alimentent les tensions”.
Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est entretenu ce jeudi par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à ce sujet. Les islamistes du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, rivaux du Fatah, le mouvement de M. Abbas, ont annoncé pour demain vendredi une “journée de la colère”.
L’esplanade des Mosquées est bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l’an 70, dont l’unique vestige -le mur des Lamentations- est situé en contrebas. La décision de fermer l’esplanade des Mosquées vendredi et samedi, après l’attaque meurtrière contres les policiers israéliens, a ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif du site, qui avait rouvert dimanche après l’installation des portiques.
Dans ce contexte très tendu, le Premier ministre israélien a renoncé à sa décision de lever l’interdiction aux députés israéliens de se rendre sur l’esplanade à titre de test durant cinq jours à compter du 23 juillet. Benjamin Netanyahu avait imposé cette interdiction il y a deux ans après une vague de violences.
(Source: AFP)