L’Arabie saoudite a décidé d’ouvrir sa frontière avec le Qatar pour permettre aux pèlerins de se rendre sans entrave au pèlerinage à La Mecque, une mesure saluée ce jeudi 17/8/2017 par Doha mais qui ne signale pas une sortie de crise dans le Golfe.
Il est peu probable que la nouvelle décision saoudienne désamorce cette crise inédite dans le Golfe, mais elle apparaît comme une tentative de dépolitiser le pèlerinage prévu fin août sur les lieux saints musulmans de la Mecque et Médine dans l’ouest saoudien, selon des experts.
La décision a été annoncée par l’agence officielle SPA après que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a reçu mercredi soir à Jeddah en Arabie saoudite un membre de la famille princière qatarie, cheikh Abdallah ben Ali Al-Thani.
Sur proposition du prince Mohammed, le roi Salmane a approuvé l’entrée des pèlerins qataris par l’unique poste-frontière terrestre de Salwa puis leur transport depuis l’aéroport international du roi Fahd à Dammam (est saoudien) vers les lieux saints, selon SPA.
Selon la télévision d’Etat saoudienne, quelque 120 pèlerins qataris étaient entrés en territoire saoudien jeudi par le poste-frontière de Salwa. Le roi saoudien a également ordonné l’envoi d’avions saoudiens à l’aéroport de Doha pour transporter “tous les pèlerins qataris à ses frais vers la ville de Jeddah”, d’où ils gagneront la Mecque.
Le ministre qatari des Affaires étrangères Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani s’est félicité de la décision saoudienne, tout en dénonçant la “politisation” du pèlerinage.
Pendant la rencontre à Jeddah, le prince héritier saoudien a parlé “de relations historiques et profondes” entre Ryad et Doha. Des termes qui n’étaient plus utilisés depuis le début de cette crise.
Le chef de la diplomatie qatarie a néanmoins souligné que la visite du cheikh Abdallah en Arabie saoudite était une “initiative personnelle” et que ce dernier n’était pas mandaté par le gouvernement de son pays.
(Source: AFP)